Zoran Mušič était un peintre, artiste graphique et dessinateur italien né en 1909 à Bukovica. Il était connu pour ses paysages, ses portraits, ses natures mortes ainsi que ses scènes de Dachau. Il étudie à l’Académie des beaux-arts de Zagreb avant de voyager en Espagne puis à Ljubljana, Venise et Trieste.
Il a été déporté à Dachau après avoir refusé de faire partie d’une unité auxiliaire de l’armée nazie. Mušič, malade, était enfermé à l’infirmerie du camp. C’est ici qu’il dessinera sur des feuilles de papier volées ce qui l’entourait. Il rejoint ensuite Venise en 1945 où il se lie d’amitié avec Massimo Campigli, Oskar Kokoschka, Mark Tobey et Carson McCullers. En 1948, il réalise des croquis des paysages autour de Sienne, ressemblant à ceux des collines de Brda, puis expose pour la première fois à la Biennale de Venise.
Une de ses séries de portraits notable de 1970 à 1976 intitulée « Nous ne sommes pas les derniers » le ramène à la période tragique de Dachau. Ces peintures et gravures représentants des cadavres provoquent la stupeur. Elles sont exposées à la Haus der Kunst à Munich, à Bruxelles et au Musée d’art moderne à Paris.
L’artiste remportera le prix Gualino en 1950, le prix de Paris en 1951 et le Grand Prix pour une œuvre lors de la Biennale de Venise. En 1952, sa première exposition à Paris est organisée par Myriam Prévot et Gildo Caputo. Il participe au Salon de Mai en 1953 et reçoit le prix de l’UNESCO en 1960. Une grande rétrospective lui est consacrée au Grand Palais en 1995 ainsi qu’à la Modern Gallery de Ljubljana en 2009. Mušič meurt en 2005 à Venise. Des expositions permanentes de ses œuvres se trouvent au château de Dobrovo à Brda et à la Galerie nationale de Ljubljana, en Slovénie. Ses peintures, dessins et gravures figurent dans les plus grands musées d’Allemagne, de Croatie, du Canada, d’Espagne, des États-Unis, de France, d’Italie, du Mexique, de Slovénie et de Suisse.